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Petits chèques entre amis, dîners mondains, légions d’honneur et comptes en Suisse… L’affaire Bettencourt a jeté une lumière crue sur les connivences souterraines qui unissent pouvoir politique et puissances de I’argent. Dans ce livre-enquête, les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot [1], spécialistes de la bourgeoisie française, donnent à voir, au-delà des scandales, la logique d’un système.
Pour faire vivre un monde ou l’entre-soi permet l’affirmation des réseaux, ils rapportent des histoires révélatrices, glanées dans les coulisses du règne de Nicolas Ier. En brossant la chronique des premières mesures prises, ils dévoilent les ressorts d’une politique systématique en faveur des nantis : bouclier fiscal, abattements et exonérations en tout genre, dépénalisation du droit des affaires ne sont que les éléments visibles d’une guerre des classes au service de l’aristocratie de l’argent. Aux discours du Sarkozy qui prétendait vouloir refonder le capitalisme s’oppose la réalité des actes : paradis fiscaux, fonds spéculatifs, bonus des traders, stock-options et cadeaux aux banques se portent bien et ont permis au capital financier de retrouver de sa superbe.
Derrière la façade d’un pouvoir démocratique se dessine ainsi le tableau inquiétant d’un tout autre régime :
une oligarchie, un gouvernement des riches pour les riches.
Conclusion. Que faire ?
Restituer l’intelligibilité des rapports de classes
(Le néolibéralisme nie les rapports de classes au bénéfice d’une approche individualiste qui renvoie les inégalités aux qualités supposées des personnes et à leurs mérites et n’entend pas les traiter autrement que sur un mode individuel. Les classes laborieuses ont disparu du vocabulaire des dominants.)
La domination symbolique…
(L’oligarchie néolibérale exerce le pouvoir économique, mais aussi le pouvoir symbolique : riches, les oligarques appartiennent à des lignées familiales, ont souvent un nom connu et disposent de l’assurance et de la maîtrise que donnent une éducation efficace et un solide bagage universitaire.)
…et la « maladie de la valeur »
(Lorsqu’il arrive à croire que la source de sa force d’exister lui est désormais inaccessible, un être peut en venir à se supprimer (suicide des salariés).)
La vigilance idéologique : des droits et des devoirs
Faire connaissance avec l’oligarchie
Mettre fin à l’oligarchie politique
Abolir le cumul des mandats
Changer la loi
Rendre le vote obligatoire : une solution à l’abstention ?
Respecter les résultats électoraux
Mettre fin à l’oligarchie économique et financière
Nationaliser les banques
Interdiction de la titrisation et nationalisation des agences de notation
Supprimer la Bourse et limiter le cumul des mandats dans les conseils d’administration
Un impôt progressif, prélevé à la source, sur tous les revenus : activité et capital
Epilogue : que faire des riches ?
Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, Le président des riches, Enquête sur I’oligarchie dans la France de Nicolas Sarkozy, Editions La Découverte, Zones, Paris 2010, 14€.
Voir sur Sarkozy : La fin des beaux jours, Sarkozy : un caïd de sous-préfecture, Alain BADIOU - De quoi Sarkozy est-il le nom ?, Sarkozy dans le droit-fil du Conseil national de la Résistance... et Le bètisier de Monsieur le Président de la République Nicolas Sarkozy.
Voir Les revenus fous des PDG, L’aristocratie de l’argent et Un système fiscal de plus en plus injuste .
[1] Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, sociologues, anciens directeurs de recherche au CNRS, ont notamment publié Grandes Fortunes. Dynasties familiales et formes de richesse en France (Payot, 1996), Sociologie de la bourgeoisie (La Découverte, « Repères », 2000), Les Ghettos du Gotha (Seuil, 2007).
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Dernière mise à jour : dimanche 25 septembre 2011