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Publié : 14 septembre 2006
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Briser le monopole EDF fera baisser les prix du KWh

Marc Chevallier, Guillaume Duval, « Electricité : une libéralisation à haut risque »

Lignes hautes tensions

(…) Sur quatorze pays étudiés, NUS Consulting, observatoire international des coûts énergétiques, a relevé des augmentations de prix dans dix pays en 2002 et dans neuf en 2003. (…) + 8,7% en Suède, + 9,3% en Allemagne, + 9,4% au Royaume-Uni, entre février 2003 et février 2004, le kilowattheure a connu des augmentations records dans ces trois pays, pionniers de la dérégulation de l’électricité.

(…) Les marchés libéralisés se caractérisent par une très grande volatilité : l’électricité est un bien non stockable et non transportable à longue distance qui demande un strict équilibre entre l’offre et la demande à tous moments. En effet si les besoins en électricité excèdent la quantité produite, c’est alors tout le système électrique qui disjoncte et sombre dans le black-out. C’est pourquoi les prix flambent sur les marchés au moindre écart. Exemple, le 10 août 2003 : en pleine canicule, le prix du mégawattheure (MWh) avait franchi le seuil des 1 000 euros à la bourse européenne de l’électricité Power Next, contre 30 euros en moyenne en période normale.

(…) La libéralisation a des conséquences négatives sur l’investissement. Lorsque le marché est concurrentiel et qu’il existe des réserves significatives de capacités, les prix tendent à s’établir à des niveaux très bas. (…) Au Royaume-Uni ceux-ci sont devenus inférieurs au coût de production.

(…) Cette faible rentabilité incite peu les acteurs du secteur à investir dans de nouvelles centrales. L’Europe bénéficie de surcapacités héritées des anciens monopoles publics. Mais entre 2005 et 2025, elle devrait renouveler les deux tiers des centrales. La Commission de l’Union européenne a proposé quelques mesures insuffisantes. En particuliers il n’existe pas de régulateur européen chargé de surveiller les prix et la sécurité d’approvisionnement.

Extraits de Marc Chevallier, Guillaume Duval,Electricité : une libéralisation à haut risque, Alternatives Economiques, n°227, juillet-août 2004, p.8.