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Publié : 15 août 2008
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Comment distingue-t-on un menhir d’un simple rocher ?

Effectivement, la différence entre un rocher banal de forme allongée et un menhir (du breton men, « pierre », et hir « longue ») n’est, a priori, pas évidente. Comment savoir qu’il ne s’agit pas d’une pierre isolée et mise à nu sous l’action de mécanismes géologiques locaux ?

Site mégalithique des landes de Cojoux (Saint-Just 35)

Pour lever le doute, archéologues et géologues s’appuient sur quelques indices fiables. Le premier d’entre eux étant la nature de la roche : dans le cas d’un menhir, elle diffère généralement de la nature du sol sur lequel elle se trouve. Par exemple, elle peut provenir d’une zone située à plusieurs kilomètres de là, riche en belles pierres et parfois connue pour avoir été un lieu sacré. Deuxième indice : la présence d’une fosse au pied du rocher. En effet, pour faire tenir ces énormes pierres - 20 mètres de haut et 300 tonnes pour le menhir brisé de Locmariaquer -, les « constructeurs » les ont calées dans des fosses à l’aide de petites pierres et de terre. « Les archéologues y trouvent même des tessons ou encore des fragments de pierres à moudre comme à Carnac. Les menhirs ayant souvent eu une fonction religieuse, on a aussi découvert des charbons de bois issus de foyers utilisés pour les sacrifices », précise Jean-Pierre Mohen, directeur du département du patrimoine et des collections du musée du quai Branly et auteur d’un livre sur les mégalithes. C’est d’ailleurs grâce à eux qu’on peut attribuer les menhirs aux hommes du Néolithique, entre 6000 et 3000 ans av. J .-C. pour l’Europe. « Quand on regarde attentivement la surface, on observe des clivages, des parties patinées, d’autres sombres avec un poli plus fort et parfois même des dessins ou des gravures, qui ne laissent aucun doute », explique le préhistorien. Dernier indice, les alignements orientés selon les astres, comme il s’en rencontre en Bretagne. A ce jour, les archéologues ont recensé plusieurs milliers de menhirs en France. Outre en Bretagne et sur la façade atlantique, on retrouve ces monuments dans les Pyrénées, le Massif central, le nord de la France … Et il en reste encore beaucoup à découvrir. Si vous rencontrez une pierre qui correspond à ce profil, ne la déplacez pas, signalez votre découverte à la mairie du lieu.

M. SABOURDY, Comment distingue-t-on un menhir d’un simple rocher ? , Science & Vie, N° 1091, Août 2008, p. 114, 3,95 €

Voir aussi : Jean-Pierre MOHEN, Les mégalithes - Pierres de mémoire, éd. Gallimard, coll. Découvertes, 1998, 176 pages, 14 €