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Sarkozy se prend désormais pour un grand résistant,(…) en expliquant que son action se situait dans le droit-fil « pourquoi pas le dire, du Conseil national de la Résistance, qui, dans les heures les plus sombres de notre histoire, a su rassembler toutes !es forces politiques pour forger le pactes social qui allait permettre la renaissance française ».
Petit détail : l’omniprésident n’a sans doute jamais lu une ligne du programme du CNR publié en mars 1944 après six mois de débats entre tous ceux, des communistes aux gaullistes, qui combattaient alors contre le nazisme. Ce programme énonce en effet toute une série de réformes économiques et sociales qui ont un point commun : Sarkozy fait exactement le contraire. « Assurer la liberté de la presse et son indépendance à l’égard des puissances d’argent » : vive mes amis Lagardère, Bouygues, Dassault, Bolloré ! Organiser « l’éviction des grandes féodalités financières de la direction de l’économie » sans doute en casant ses copains à la tète des banques. Organiser le « retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesse du sous-sol, des compagnies d’assurances et des grandes banques » : direction inverse pour Sarkozy, qui, après avoir œuvré à la privatisation de GDF, s’apprête à privatiser en partie le nucléaire… Créer un « plan complet de sécurité sociale » dont la gestion sera confiée aux « représentants des intéressés et de l’Etat » : Sarkozy, au contraire, se prépare à détricoter la Sécurité sociale pour en confier certaines prérogatives (et surtout pas le fameux trou) aux assureurs privés. Assurer une « retraite permettant aux vieux travailleur de finir dignement leurs jours » dans le même discours de Versailles, le grand résistant qui nous dirige annonçait qu’il reculerait bientôt l’âge de la retraite ! (…)
Le programme du CNR de l’après-guerre s’intitulait « Les jours heureux »…
Extrait de Jean-Luc Porquet, Indigeste ce plat de Résistance ! Le Canard enchaîné, N° 4627, 1er juillet 2009, p. 5, 1,20 €.
Voir aussi La fin des beaux jours, Sarkozy : un caïd de sous-préfecture, Alain BADIOU - De quoi Sarkozy est-il le nom ?, Le président des riches et Le bètisier de Monsieur le Président de la République Nicolas Sarkozy.
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Dernière mise à jour : dimanche 25 septembre 2011