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Publié : 1er juillet 2007
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La musique bestiale

Edouard Launet, Au fond du labo à gauche

Couverture : dessin Daniel Pudles

Sans doute retiendra-t-on de la recherche scientifique du siècle dernier qu’elle étudia obstinément les effets de la musique sur le comportement des animaux d’élevage. On découvrit en 1996 que les poules pondaient plus lorsqu’on leur passait du Pink Floyd et que, de manière générale, elles aimaient bien écouter la radio. Un peu plus tard, il fut établi qu’une vache branchée sur la Symphonie pastorale de Beethoven produisait chaque jour 0,73 litre de lait de plus qu’une congénère soumise au Back in the USSR des Beatles (travaux du Music Research Group à l’université de Leicester).

(…) Pourquoi ne pas analyser, sur le chien, les effets respectifs des vocalises de Britney Spears et des sonates de Bach ? Eh bien justement, cela vient d’être fait - comme le rapporte la revues Animal Welfare, vol.11, p.385-393.

(…) Le chien est un animal souvent amical. On aime voir ses oreilles se dresser à l’appel de son nom. Mais on ne l’emmènerait pas à un concert du groupe Metallica. Deborah Wells, chercheuse à la Queen’s University de Belfast (Irlande), nous confirme que ce serait là une bien mauvaise idée : les 50 chiens qu’elle a exposés à la production de ce groupe de heavy metal se sont mis à aboyer comme des bêtes. Par contre, la musique classique a eu sur eux un effet apaisant.

La voix de son maître

(…) Le chien supporte bien l’Ode à la joie de Beethoven, et même Les Quatre Saisons de Vivaldi. Avec Bach, plus un seul aboiement. Le chien apprécie par ailleurs le silence et la musique pop, qui ont sur lui à peu près le même effet. Rien ou Britney Spears, pour notre ami, c’est pareil.

(…) Pondre des oeufs et produire du lait n’étant pas des spécialités canines, on a du mal à mesurer l’intérêt des expériences de Deborah Wells. (…) Peu probable qu’il se soit agi de tester le marché de la musique pour chien, marché de niche s’il en est, de toute façon peu solvable. Reste cette hypothèse : l’étude visait à fournir aux gardiens de chenils une discothèque idéale.

Edouard Launet, Au fond du labo à gauche, Rock around the phoque, Science ouverte, Seuil, 2004, p.25, 15 €.

Voir aussi Le pigeon et la peinture, L’idéal féminin de la playmate et Les gourous de la Bourse.