Sornettes

D’un coté, la science explique que, les équations régissant le déplacement des masses d’air étant complexes, il est déraisonnable de prétendre prévoir à plus de quelques jours le temps qu’il fera en un lieu donné. D’un autre coté, la même science nous met en garde : si nous continuons à polluer l’atmosphère connne nous le faisons, l’effet de serre aura de graves conséquences sur le climat dans moins d’un siècle.

Une prévision ponctuelle précise et une prévision en moyenne ne relèvent certes pas du même ordre de choses. Par exemple, il n’est pas scientifique de prétendre prévoir que tel lancer d’une pièce de monnaie va donner pile ou qu’il va donner face, mais il est scientifique de prévoir que, sur mille lancers, il y aura en moyenne à peu près cinq cents pile et cinq cents face. Je sais bien, mais quand même ! Dans une situation simple et familière, où je pourrais vérifier ses dires, la science se défile : elle s’avoue incapable de prévoir le temps de la semaine prochaine. Et là où je ne peux pas vérifier, elle affirme ; pire encore : elle veut imposer des restrictions au nom de ce qui, selon elle, se passera dans un siècle.

Même si les scientifiques s’appuient sur d’excellentes raisons, on comprend que l’image publique de la science paraisse embrumée.

Extrait de Didier Nordon, Vous reprendrez bien un peu de vérité ? , Atmosphère, atmosphère, Editions Belin Pour la science, collection Regards, 2007, p.24, 17€.